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Le système Blockchain et ses apports technologiques



BLOCKCHAIN : DES PROMESSES ENFIN CONCRÉTISÉES ?

Depuis son essor en 2008 avec son application la plus connue, le Bitcoin, la technologie blockchain a suscité beaucoup d’espoirs, beaucoup de hype.
Tout en étant sur la bouche de tous depuis 2010, la technologie, annoncée comme disruptive et porteuse d’un bouleversement de l’économie, reste encore très complexe à appréhender et, par conséquent, certaines applications peinent à s’affirmer. Au cours des cinq dernières années beaucoup de projets ont vu le jour, mais quelles solutions sont réellement passées au stade opérationnel ? La pandémie a entraîné à la fois une accélération et une décélération, selon le type de projet de blockchain. Un tour d’horizon sur quelques cas d’usage dans un panel de domaines.



DEFI & SMART CONTRACTS

Quoi que DeFi soit aujourd’hui un terme très à la mode, la finance décentralisée en tant que système alternatif fondé sur les technologies blockchains et les crypto monnaies, était déjà née avec le Bitcoin.
Le mouvement de la Decentralized Finance rejoint l’ambition originelle de Satoshi Nakamoto : proposer un système financier décentralisé, sans intermédiaire, autorité centrale ou tiers de confiance (ce que sont les banques traditionnelles).
La DeFi fonctionne aujourd’hui essentiellement sur le protocole Ethereum qui utilise un système de contrats intelligents pour exécuter des scripts sur la blockchain, permettant d’établir de façon automatique des ententes complexes et inaltérables entre différentes entités.



LOGISTIQUE & TRACABILITÉ

Engagé dans la traçabilité alimentaire depuis 2016, Carrefour, s’est allié en 2019 au groupe technologique IBM, en choisissant sa plateforme Food Trust.
Le géant de la distribution garantit, grâce à la technologie blockchain, une traçabilité sécurisée et infalsifiable sur une quinzaine de produits “FQC” (Filière Qualité Carrefour).
Des QR codes sur les paquets des produits permettent aux consommateurs d’en connaître la provenance ainsi que le parcours, mais aussi le nom du producteur, la ferme et durée d’élevage, la date d’empaquetage et d’autres informations très pointues (comme la densité de l’eau dans laquelle des saumons ont été élevés).

D’ici à 2022, la blockchain alimentaire devrait être généralisée à une centaine de produits FQC dans plusieurs pays, un engagement Act For Food.
À ce sujet, l’expert italien Luca Comparini, responsable blockchain IBM France, souligne comment la blockchain puisse valoriser des données déjà stockées auprès des clients, incitant un passage du marketing de la promesse au marketing de la transparence.

La chaine Metro s’est engagée aussi en 2020 dans la certification du flux de ses palettes à l’aide de la blockchain,
et Bayer vient de lancer TraceHarvest, une solution blockchain pour assurer la traçabilité du cycle de vie de produits agricoles.

Pour des industries spécialisées dans la production de produits rares et précieux, comme le whiskey écossais,
la blockchain pourrait apporter une solution face aux risques de contrefaçon et fraude: l’Université de Glasgow a récemment signé un accord avec Everledger,
spécialisée dans la traçabilité de diamants et autres produits de luxe, dans le but de garantir l’authenticité du spiritueux trésor national.
Cette démarche d’authentification commence aujourd’hui à s’appliquer aussi aux diplômes. Le MIT, en répondant a une forte demande des recruteurs et de candidats utilise la blockchain pour certifier les diplômes obtenus par ses étudiants depuis 2018. Le ministère de l’Éducation du Vietnam ainsi que deux lycées italiens commencent à suivre, et des plateforme comme BCDiploma (une startup française lancée début 2018 en partenariat avec l’incubateur Chain accelerator, racheté cette année par ON-X, et l’université Paris Descartes entre autres) et Accredible (États Unis) sont proposées afin de garantir l’authenticité de diplômes et certifications.



Blockchain, NFT et Smart contract


LES NFT : RÉVOLUTION BLOCKCHAIN OU FEU DE PAILLE ?

Il n’est pas envisageable de traiter cette note sur la Blockchain sans aborder le sujet du moment,
celui qui défraie la chronique depuis le début de l’année : les non fungible tokens ou fameux NFT.
Il faut dire que l’actualité récente à de quoi faire tourner les têtes.
Les NFT, nifties pour les intimes, sont des jetons fondés sur le protocole blockchain Ethereum.
Contrairement au Bitcoin ou à d’autres cryptomonnaies, les NFT sont réputés non fongibles.

On parle de fongibilité lorsqu’un actif peut être échangé contre un autre actif du même type et qu’aucune distinction entre les deux ne soit possible :
un billet de banque, un bitcoin. Un actif non-fongible est à l’inverse un actif qui est unique, non reproductible, ni échangeable.

En 2020, plus de 250 millions de dollars ont été échangés sur le marché des NFT,
contre 63 millions de dollars en 2019, d’après un récent rapport de l’Atelier BNP Paribas.

La valorisation de ce marché a augmenté de 138% entre 2019 et 2020, pour atteindre 338 millions de dollars.



APPARITION ET MULTIPLICATION D’EXEMPLES NFT

Les NFT sont apparus en 2017 sur la plateforme Ethereum.

Dès décembre 2017, les NFT font fureur grâce aux cryptokitties, ces chatons virtuels dont la popularité explose
avant de connaître une chute vertigineuse tout aussi rapide.

Depuis, les exemples n’ont cessé de se multiplier :

Sorare, une start-up française créée en 2018, a lancé un jeu que l’on peut qualifier de Panini 2.0.
L’objectif, collectionner et investir dans des cartes virtuelles de joueurs de football.
Chaque carte virtuelle correspond à un NFT ce qui lui confère une valeur de marché.

Cette valeur va fluctuer dans le temps en fonction des performances des joueurs sur les terrains de football du monde entier. Ainsi, en mariant collection et cryptomonnaie, Sorare offre la possibilité aux amateurs de spéculer sur l’éclosion de tel ou tel joueur.


Depuis, les initiatives se sont multipliées au point d’intéresser de plus en plus le monde de l’art.
Comme les NFT, les œuvres d’art sont des biens non fongibles. Les créateurs et les professionnels de l’art ne s’y sont pas trompés.
Les NFT permettent aux artistes de mettre une œuvre sur une blockchain qui sera alors certifiée unique et authentique
et toute copie ou altération pourront être facilement déjouées par le caractère transparent et immuable de la blockchain.

En effet, il est possible de distinguer un token d’un autre et d’associer chaque token à une information numérique
(image, vidéo, musique, personnage de jeux vidéos, etc…).



Un actif spéculatif?

Comme souvent avec les nouveautés dans l’univers de la cryptomonnaie, c’est l’aspect spéculatif qui l’emporte. Et les NFT n’échappent pas à la règle. Véritable bulle spéculative, le marché des NFT promet des rendements au-delà de l’imaginable. A l’image de la vente réalisée par Jake Dorsey, le PDG de Twitter. Ce dernier a, en effet, mis aux enchères son premier Tweet (« Je crée mon compte Twttr ») posté en 2006 sur la plateforme. Le tweet en question a été tokenisé sous la forme d’un NFT et peut être assimilé à un autographe. Le propriétaire du tweet acquiert « un certificat numérique du tweet, unique parce qu’il a été signé et vérifié par le créateur » précise la société sur sa page de questions-réponses. Pour le coquette somme de 2,9 millions de dollars.



Pour conclure sur les NFT

Par le succès de certains projets, le potentiel de la technologie blockchain confirme pouvoir dépasser les enjeux des crypto monnaies. Si le secteur financier a été le premier à adopter la technologie et reste aujourd’hui celui dans lequel ses applications ont été le plus efficacement déployées, comme on l’a vu, celui de la logistique, de la santé et même ceux de la culture et administration commencent à s’y ouvrir. Verra-t-on l’apparition de crypto monnaies nationales ?
La loi intégrera-t-elle le système des contrats intelligents ? Les NFT vont-ils devenir un nouveau modèle économique ?

Âgée de plus de 10 ans (depuis 2008), la blockchain, quoi qu’en ayant fait ses preuves, se situe encore au stade de technologie émergente dont le futur est encore à écrire et dont les applications demandent temps et efforts.










Le système de la Blockchain est révolutionnaire

Un contrat intelligent (smart contract) est un protocole de transaction informatisé qui exécute automatiquement les termes d’un contrat.

Les objectifs généraux de la conception de contrats intelligents sont de satisfaire aux conditions contractuelles courantes
(telles que les modalités de paiement, les privilèges, la confidentialité et même l’exécution),
de minimiser les erreurs tant malveillantes qu’accidentelles et de minimiser le besoin d’intermédiaires fiables.

Les objectifs économiques connexes comprennent la réduction des pertes dues à la fraude,
les coûts d’arbitrage et d’application de la loi et les autres coûts de transaction.

La volonté est claire, automatiser les contrats et les rendre applicables sans le recours à un tiers.

La blockchain Ethereum est la plus utilisée pour déployer des smart contracts.



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